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Butineries, à sauts et à gambades.
8 juin 2015

Let's go to Chicago

Depuis environ trois semaines, je tente d'avancer dans une lecture qui me déroute quelque peu. J'ai entamé un livre de Nuala O'Faolain, auteur  irlandais morte en 2008. Il s'agit de L'Histoire de Chicago May : une jeune Irlandaise quitte sa terre natale en 1850 pour rejoindre les Etats-Unis, et sa vie s'emballe dans une sorte de course folle. Elle devient alors Chicago May, une légende dans le monde des larcins et de la prostitution.

O'Faolain

De mémoire, quand j'avais acheté ce livre, c'était après avoir lu un article sur O'Faolain. Peut-être celui de Libération, en 2010, ou bien un autre après sa mort. Je ne sais plus. Sa démarche intellectuelle m'avait intriguée, sans doute. Mais en entamant cet ouvrage, j'avais dû oublier cette étrangeté littéraire : on ignore si ce que l'on lit est une biographie, une fiction, un document historique, une invention littéraire de bout en bout, ou un travail sur la mémoire, dans un autre genre que celui de Proust...

En effet, il y a bien un "je" qui se présente comme une femme, cherchant à reconstituer la vie de Chicago May sur la base de documents. Ceux-ce sont insérés dans le récit avec des guillemets, et j'en oublie parfois que ce je lis est rapporté (ou faussement rapporté ?). Il y a par ailleurs des photographies anciennes, des reproductions de registres, de rapports de police, qui illustrent certains chapitres.

Le suivi est chronologique, ce qui permet d'avoir des repères. Ceci étant, la vie de Chicago May ne semble donc pas totalement inventée. C'est comme si la narratrice (l'auteur, dans ce cas ?) tentait de reconstituer la vie d'une femme irlandaise comme elle, ayant vécu au XIXème siècle dans une Amérique en construction et qui devenait mythique. Elle rassemble des éléments tangibles, y mêle ses propres projections et impressions, pour dessiner le portrait d'une femme disparue.

On assiste donc à une sorte de transposition, de superposition de deux vies : celle de Chicago may (je n'ose écrire "celle de l'héroïne") et celle de la narratrice. A force, j'y perds quelque peu mon latin, mais je dois reconnaître que sur le plan littéraire, c'est surprenant et très innovant.

Ma lecture s'avère plutôt lente (je n'en suis qu'à la moitié du livre), et je suis parfois agacée par des coquilles grossières dans cette édition moyen format. C'est dommage. Je vais tâcher d'aller au bout, même si d'autres lectures me tendent les bras...

 Edit : je crois qu'il faudrait presque lire ce livre en écoutant Moriarty.

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Butineries...
Comme un certain Michel de M., j'aime à butiner de livre en livre, d'image en image, sans ordre précis, au rythme de mes envies. Très modestement, vous trouverez sur ce blog mes sauts et mes gambades dans les univers de la culture, de l'actualité, de la cuisine et des mots. Bienvenue dans mon espace virtuel (très parisien, je le reconnais) !
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"Si haut que l'on soit placé, on n'est jamais assis que sur son cul." Michel de Montaigne
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