Nisi dominum frustra
Dans les destinations surprenantes à faire en période hivernale, il y a l'Ecosse, et plus particulièrement Edimbourgh. J'y ai passé cinq jours que je qualifierais de vraiment dépaysants. A une heure trente de Paris en avion, on se retrouve dans un lieu plein de charme et très accueillant. Passés les premiers étonnements sur la simplicité des transports et les équipements (tout, je dis bien TOUT, est accessible aux fauteuils roulants; le wifi est gratuit dans le tramway et les bus...), on s'ébaubit de l'amabilité des locaux. Il y a toujours quelqu'un pour vous aider ou vous expliquer.
Autre exemple de cette amabilité et de la qualité du service écossais : dans les pubs, face aux multiples pressions aux noms inconnus, les serveurs font goûter plusieurs bières avant que l'on se décide. D'ailleurs, je tiens à signaler qu'outre avoir bien bu (non en quantité, mais en qualité), j'ai très bien mangé : à la fois le fish & chips traditionnel, l'agneau local délicieux, des saucisses artisanales, de la cuisine indienne vraiment épicée, un restaurant turc d'un raffinement exquis, aussi...
Les musées nationaux, comme partout au Royaume-Uni, sont gratuits. J'en ai profité un peu pour voir un musée particulièrement surprenant, le National Scottish Museum : fait de bric et de broc, il recense tout ce qui a pu être trouvé dans le pays depuis l'ère préhistorique, mais aussi tout ce que des Ecossais ont pu rapporter. On passe des costumes inuits aux avions en tole, en passant par de la vaisselle ou bien des animaux empaillés. On se croirait dans la galerie de l'évolution au milieu d'un parc de jeux. En effet, ce musée était rempli de familles avec enfants : l'aspect ludique du lieu y est pour beaucoup.
Bien entendu, le château étant l'incontournable des visites, j'y ai passé du temps. Il est impressionnant, dominant la vieille ville, mais je dois reconnaître que ce n'est pas mon lieu préféré. J'ai trouvé bien plus de grâce à Rosslyn Chapel, en banlieue édimbourgeoise (il faut prendre le bus environ 35mn). Comme je n'avais ni lu le livre, ni vu le film, je précise pour les novices comme moi qu'il s'agit de la chapelle dans laquelle se termine l'histoire de Dan Brown, Da Vinci code. Le lieu est vraiment plein de poésie et de mystère, fascinant par ses légendes et son histoire improbable. En pleine campagne, on se retrouve plongé dans un autre temps. Cette petite chapelle laisse songeur, je trouve.
Sinon, juste se promener dans la vieille ville (classée en totalité au patrimoine de l'Unesco), et s'arrêter dans un des petits cafés sympathiques, ou encore dire hello à Bobby, le chien devenu symbole de la fidélité, cela suffit à passer de très bons moments à Edimbourgh. Pour le reste, les visites liées à la Reine mère (le Britannia et Holyrood Palace) sont, à mon sens, des arnaques : les entrées valent chères (entre 16 et 18 livres), et on ne peut rien voir sans aligner les pounds.
La ville de Conan Doyle et Hume est donc une destination que je recommande, car on n'y songe pas forcément, alors que le dépaysement est certain, et qu'une véritable bouffée d'humanité là-bas requinque en quelques jours.