Fluctuat nec mergitur
J'aimerais être capable d'écrire une entrée sur l'une de mes visites vénitiennes, et opter pour un ton léger, détaché, car la culture est la meilleure réponse à la barbarie. J'aurais voulu répondre aux horreurs par la finesse de l'art, par la courbe d'un plafond, par les couleurs de la lagune selon les heures de la journée.
Mais depuis cette nuit, je suis assommée par l'effroi, perdue dans un cauchemar qui se veut réalité. Evidemment, on en appelle à la solidarité, à l'union, et l'on refuse de céder à la peur. Mais ce qui me terrifie plus que tout, c'est ce hasard qui porte ses coups n'importe où, n'importe quand. Ce qui me terrifie, c'est mon impuissance à lutter contre ces ombres. Ce qui m'obsède, c'est l'absence de raison, l'absence d'humanité de ces hommes qui tirent dans le tas sans sourciller, sans douter.
Paris n'a jamais sombré dans une telle horreur.
Paris n'a jamais sombré dans les pires moments.
Paris n'a jamais sombré.
La France résiste à l'obscurantisme.