"A lack of compassion can be as vulgar as an excess of tears"
Je viens d'achever le dernier DVD de la saison 5 de Downton Abbey, délicieuse série britannique qui débute l'année du naufrage du Titanic, et se termine dans cette saison 5 à l'aube de 1925.
De mémoire, je suis tombée presque par hasard sur cette série qui a débuté en France, me semble-t-il, sur une chaîne câblée, en V.O.. Les costumes, le cadre, l'anglais divin, et l'intrigue m'ont plu de suite. L'histoire est relativement simple : on suit une famille aristocrate anglaise peu à peu vieillissante dans cette nouvelle Europe, et leurs domestiques, nombreux.
Les événements mondiaux comme 1914-1918 traversent la famille Gillingham/Crawley, prise entre traditions ancestrales et nouveautés. On peut voir l'évolution des moeurs, surtout grâce aux personnages féminins (de tous les milieux).
J'ai une tendresse particulière pour le personnage de la grand-mère, Lady Violet, interprétée par la géniale Maggie Smith (vous savez, celle qui jouait dans Harry Potter, et qui a un C.V. fabuleux côté théâtre anglais) : pince sans rire, brillante, sèche et touchante; c'est elle qui me fait éclater de rire quand elle a son air pincé de vieille dinde qui s'assume et se rit d'elle-même. Elle forme un duo époustouflant avec Shirley Mc Lane dans plusieurs épisodes.
Côté domestiques, il y a la généreuse et impartiale Mrs Hugues (jouée par Phyllis Logan); la délicate Anna; le machiavélique et insaisissable Thomas Barrow; Mrs Patmore la cuisinière au coeur d'artichaut...
Les robes sont absolument divines et donnent parfois l'impression d'être des toiles pré-Raphaëlites.
A force de regarder plusieurs épisodes à la suite, j'ai de terribles envies de parler anglais, de visiter le Yorkshire et de relire du Jane Austen ou du Henry James (allez savoir pourquoi !). Ce n'est pas la meilleure série que je connaisse, mais son atmosphère est vraiment prégnante, et même si l'on touche parfois au sentimentalisme dans certains épisodes, je dirais que la recette fonctionne vraiment bien.
Cette saison 5 n'est pas la plus réussie, mais je l'ai vue avec plaisir, rien que pour les répliques, les décors, l'ambiance, et le charme suranné de cette Angleterre hors-normes... tellement dans les normes.